Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La boîte à clous
La boîte à clous
Publicité
Archives
Newsletter
20 avril 2009

Ophélie

Mon amie Ophélie vient de créer son blog

Elle vous explique elle-même le pourquoi du comment. J'en profite simplement pour poster ce poème, que je lisais sans cesse dans le lagard et michard de ma mère:


Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte trés lentement, couchée en ses longs voiles...
-- On entend dans les bois lointains des hallalis.

Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir;
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.

Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux;
Les saules frissonnants pleurent sur son éepaule,
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.

Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d'où  s'échappe un petit frisson d'aile:
-- Un chant mystérieux tombe des astres d'or.

ô pale Ophélia! belle comme la neige!
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté!
-- C'est que les vents tombant des grands monts de Norvège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté;

C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits;
Que ton coeur écoutait le chant de la nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits;

C'est que la voix des mers folles, immense râle,
Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux!

Ciel! Amour! Liberté! Quel rêve, ô pauvre folle!
Tu te fondais à lui comme une neige au feu:
Tes grandes visions étranglaient ta parole
-- Et l'infini terrible effara ton oeil bleu !

-- Et le poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis,
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.

 

RIMBAUD

Publicité
Publicité
Commentaires
O
Merci ma mapou pour ce post, cette douceur. J'adore ce poeme ma maman me lisait enfant tout en écoutant Ophélie chanter par Johnny en hommage a Shakespare. En plus avec en fond ta playlist dont Jeff Buckley...c'est trop top ! on oublie tout le stress de la journée de boulot.<br /> Hate de retrouver au pédale de ta pfaffy...<br /> bon déballage, bon jardinage, bon ménage, bon cocoonage de mes deux petits bébés clous préférés.
Publicité